
"Vers une vague d'arrestations
La conférence des présidents de l’Assemblée nationale va enclencher ce mardi 14 janvier la procédure de la levée de l'immunité parlementaire du député Farba Ngom pour l'ouverture d'une information judiciaire. Le ministre de la Justice a saisi le président de l’Assemblée nationale El Malick Ndiaye le 10 janvier 2025 sur demande du procureur du parquet financier El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla après traitement du rapport d'enquête de la Centif.
Libération nous apprend que "Plus de 8 Déclarations d'opérations suspectes (Dos), reçues des banques, au cœur de l'enquête de la Centif.Ces opérations, réalisées entre 2021 et 2023, impliquent un réseau complexe de sociétés et de personnes physiques. Et le rapport met particulièrement en lumière des fonds reçus par Tahirou Sarr, en provenance du Trésor public, suivis de virements à des sociétés et individus, parmi lesquels le député Farba Ngom. Ce dernier aurait perçu ces montants via des structures telles que la SCI Haba, dont il est propriétaire.
Des virements effectués par Sofico en faveur de Farba Ngom, sa Sci et son frère après des paiements du Trésor au cœur du dossier; la liste des sociétés et des personnes physiques citées."
Un proche de Farba Ngom, cité par le journal estime que le député est rentré récemment du Maroc, et n’a « rien à se reprocher ». Ce dernier aurait également affirmé que les fonds en question seraient des paiements réguliers reçus de la société Sofico. Cependant, le parquet financier soutient que ces montants constituent des rétrocommissions versées au député en échange de son rôle présumé dans la facilitation de certains marchés publics en faveur de Tahirou Sarr.
Le Coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck a demandé hier, lundi 13 janvier 2025 sur son compte X pourquoi le parquet financier n'a pas communiqué sur l'ouverture d'une information judiciaire dans l'affaire des 1000 milliards du Covid-19 ?
Libération dans Une souligne que sur l'affaire des fonds Covid-19 "le parquet financier entre en action, vers une vague d'arrestations".
Le parquet financier prévoit de désigner directement un juge d’instruction pour examiner ce dossier. Une partie de l’affaire pourrait être portée devant la Haute Cour de Justice. Un signal fort de la gravité des faits reprochés.
La Dic, qui a finalisé ses rapports dès juillet 2023, a dépassé les constats de la Cour des comptes en mettant en lumière des dysfonctionnements systémiques et des zones d’ombre sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie.
Les premières informations de l'enquête laissent entrevoir des détournements massifs, des surfacturations, et une gestion opaque des milliards débloqués dans l’urgence pour répondre à la crise sanitaire. Ces fonds, censés soutenir les structures sanitaires, les ménages vulnérables et l’économie nationale, semblent avoir été utilisés à d’autres fins.
Le transfert du dossier au Pool financier marque un tournant. Ce dernier, en étroite collaboration avec un juge d’instruction spécialisé, devra examiner les rapports de la Dic pour déterminer les responsabilités individuelles et collectives. Certains volets, impliquant de hauts responsables ou des élus, pourraient nécessiter une saisine spécifique de la Haute Cour de Justice.