" Ils constituent plus de la moitié du corps enseignant-chercheur dans les universités publiques
Les enseignants vacataires, regroupés au sein d'une entité dénommée le Rassemblement des Enseignants Vacataires des Universités du Sénégal (REVUS), ont décidé de faire entendre leur voix. Il semblerait que la décision de l'autorité ne les ait pas satisfaits. Ils ont tenu une assemblée générale ce samedi dans l'enceinte de l'université pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail mais aussi rappeler à l'autorité ses engagements pris lors du séminaire sur l’enseignement supérieur organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Selon ces enseignants, l'essentiel du travail est effectué par eux , et pourtant, précisent-ils le manque d’enseignants permanents est flagrant car le ratio recommandé par l'UNESCO est d'un enseignant pour 25 étudiants, tandis qu'au Sénégal, il est de 1 enseignant pour 80 étudiants. "(Près de 8000 vacataires), ils constituent plus de la moitié du corps enseignant-chercheur dans les universités publiques ; - par leurs activités, les enseignants vacataires réalisent l’essentiel du volume horaire (près de 70% des enseignements) au sein des universités à travers la prise en charge d’un nombre important de cours magistraux (CM), des Travaux Dirigés (TD) et/ou Travaux Pratiques (TP) sans parler de la correction des copies, des publications scientifiques internationales, des surveillances d’examens ainsi que l’encadrement des étudiants de Licence, de Master et parfois même le tutoring des doctorants, sans oublier l’animation des laboratoires de recherches " président ils
Toutefois , ils ont alerté l’opinion nationale comme internationale sur la situation de l’enseignement supérieur et plus particulièrement sur les conditions de travail des enseignants vacataires des universités publiques du Sénégal. "Lorsqu’on inclut l’effectif des vacataires, le ratio passe à 1enseignant pour 16 étudiants, montrant ainsi le rôle crucial du vacataire dans le fonctionnement normal de nos universités. Cette situation est accentuée par le très faible niveau des recrutements annuels, les départs à la retraite de nombreux professeurs titulaires et les retards inacceptables dans les procédures de recrutement. De plus, l'augmentation significative des effectifs d’étudiants ne s'accompagne pas d'un renforcement adéquat des ressources humaines. Ces contraintes ont des conséquences graves sur le calendrier universitaire, perturbant le bon déroulement des programmes et compromettant la qualité de l'enseignement. Il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour remédier à cette situation d’extrême gravité" expliquent-ils.
Les enseignants demandent aussi l’élargissement de la carte universitaire par l’état à travers la construction de nouvelles universités dans le Sénégal. En réalité d'après eux , cette carte n’est aucunement suivie, de façon proportionnelle, par le renforcement des ressources humaines dont le recrutement d’enseignants chercheurs. "Par exemple, à l’USSEIN où les vacataires représentent plus de 90% du corps enseignants ; ou à l’UAM où des UFR ou Ecoles n’enregistrent que 2 à 3 enseignants permanents signifiant simplement la nécessité de recruter massivement des enseignants et de façon urgente" révèlent-ils.
Et pour ces enseignants, ces problèmes non résolus enfoncent davantage le calendrier universitaire dans une instabilité permanente. "Le manque de personnel, l'absence de statut pour les vacataires et la gestion déficiente des recrutements ont des répercussions directes sur le bon déroulement des années universitaires. Les retards dans les cours, les interruptions dans les programmes et les ajustements de dernières minutes perturbent gravement la formation des étudiants et gangrènent la qualité du système d’enseignement supérieur".
Cette situation crée une incertitude croissante et met en péril le bon déroulement des cursus académiques. Nous sommes réunis aujourd'hui pour aborder des questions essentielles concernant l’avenir de l'enseignement supérieur au Sénégal. En tant que représentants du Rassemblement des Enseignants Vacataires des Universités du Sénégal (REVUS) nous avons l'honneur de vous informer des engagements pris par les autorités à l’issue du séminaire sur l’Enseignement Supérieur. Ainsi, le REVUS accueille avec un grand espoir les conclusions et les promesses issues du séminaire sur l’enseignement supérieur organisé par le ministère de l’enseignement supérieur.
Pour terminer, ils appellent les autorités compétentes à surveiller attentivement l'application des mesures prises lors du séminaires, à garantir leur transparence et à allouer les ressources nécessaires pour leur réalisation effective. "Nous restons engagés à collaborer pour que ces promesses se transforment en actions concrètes, apportant ainsi des améliorations tangibles à notre système universitaire et bénéficiant à tous les acteurs concernés".
Le Rassemblement des Enseignants Vacataires du Sénégal s’assure à ce que les autorités compétentes veillent à la mise en œuvre effective de ces engagements, surtout, le Premier Ministre, Monsieur Ousmane SONKO ainsi que le Président de la république, son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE à qui, nous sollicitons vivement une audience pour leur exposer de vive voix nos revendications pour un système d’enseignement supérieur meilleur et plus juste.