"Je n’ai aucun droit d’insulter, encore moins une communauté
Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire, est poursuivi pour insulte via un système informatique et pour des propos contraires aux bonnes mœurs. Il a reconnu avoir dit : "Celui qui met un bulletin d’Ousmane Sonko dans une urne est maudit", mais a précisé que ses propos ne visaient pas une communauté spécifique.
Concernant la première infraction, le parquet a estimé que le prévenu avait franchi le Rubicon en quittant le domaine de l’adversité politique pour sombrer dans l’animosité. En effet, selon Google Traduction, le mot "alkou" signifie "damné", "condamné aux peines de l'enfer", ce qui en fait un terme péjoratif.
"Alkou est un mot d’origine arabe qui signifie un grand malheur, une malédiction. Les mots n’ont pas de sens, ils ont des emplois. Je n’ai aucun droit d’insulter, encore moins une communauté. Ma famille a été choquée qu’on m’accuse d’insulter, alors que je lui interdits de le faire", a-t-il déclaré.
Le second délit est lié à l'atteinte à la paix publique. En effet, les propos de Diakhaté ont provoqué un tumulte sur les réseaux sociaux. Traiter publiquement ses semblables de damnés est, selon le représentant du parquet, une atteinte aux bonnes mœurs.
"On m’a dit que mes propos ont été vus 27 000 fois, mais ce n’est pas de ma responsabilité. Je suis victime d’une épuration politique. Je suis un Sénégalais qui estime que ce que les 54 % des électeurs ont fait est un mauvais choix. Mais l’emploi que j’ai fait du mot 'alkou' n’est pas négatif. Cependant, si vous estimez que j’ai insulté, je plaide coupable", a ajouté Moustapha Diakhaté.
Enfin, le procureur a requis une peine d'un an de prison, dont six mois ferme, ainsi qu'une amende de 300 000 FCFA.