" Il avait particulièrement marqué la 5ème République
Le leader politique, ancien premier ministre et président de l’Assemblée nationale, est décédé ce jeudi 24 octobre d'une courte maladie, selon l'ANP. Figure majeure de son parti, Lumana, il était le principal opposant au régime de renaissance renversé le 26 juillet 2023. Il était resté des années à l'étranger en raison d'une affaire de "bébés importés" pour laquelle il a été condamné. Profitant d'une évacuation sanitaire, il résidait entre la France et Cotonou au Bénin jusqu'à la chute du régime en place.
Ayant gravi tous les échelons de l’administration, il avait exercé les fonctions de sous-préfet, de directeur de cabinet à la présidence, de DG de l’ORTN, de ministre avant d'être nommé premier ministre en 1995 pour la première fois.
Il avait particulièrement marqué la 5ème République, où il a occupé ce poste pendant 7 ans sous le président Tandja. Il avait participé à tous les combats, de la conférence nationale à l’avènement du front de restauration de la démocratie en 1996 et durant la période de Tazartché (continuité) en 2007.
Né le 3 mars 1950 à Youri, dans la région de Tillabéri, Hama Amadou a affronté toutes les tempêtes, gravi toutes les montagnes et lutté contre tous les obstacles avec une détermination inébranlable. De sa jeunesse à son ascension en tant que Premier ministre en 1995, jusqu'à sa présidence de l’Assemblée nationale, il a été l'incarnation même de la résilience et du courage politique, note le journal enquêteur.
Mais au-delà d'un simple politicien, Hama Amadou était une figure emblématique, un leader naturel, celui qui savait porter la voix des sans-voix et défendre les idéaux auxquels il tenait, même au risque de sa liberté. Hama Amadou, bien que controversé, incarne le courage des hommes qui se tiennent debout dans un monde préférant l'ombre à la lumière. Ses luttes judiciaires et ses années d'exil ont renforcé son image d'homme incorruptible, fidèle à ses convictions. Il est parti trop tôt, laissant un pays en quête de stabilité et un peuple qui le voit comme un symbole d'espoir.
Emilie MITSOMOYI