Alioune Tine appelle les militaires et les civiles à travailler à l’unité de l’armée

Alioune Tine

 

"APPEL À L’UNITÉ DE L’ARMÉE ET DES POPULATIONS CIVILES AU BURKINA FASO POUR ÉVITER L’EFFONDREMENT DU PAYS

Le Think Tank AFRIKAJOM CENTER exprime ses sérieuses préoccupations face à la détérioration rapide de la situation politique, sociale et sécuritaire au Burkina Faso, avec le deuxième coup d’Etat intervenu le 30 septembre 2022 créant des risques réels de confrontation au sein de l’armée. Ce coup d’état perpétré par le capitaine Ibrahim TRAORE, huit mois après celui du Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, traduit la division de l’armée dans la lutte pour le contrôle du pouvoir d’Etat. On a frôlé la catastrophe, avec un scénario du chaos hallucinant où les deux chefs militaires et leurs partisans étaient face à face dans un contexte de guerre de communication particulièrement tendu avec des fake news, des malentendus, des confusions et surtout une guerre de procuration inter-impérialiste absurde, avec des manifestations violentes des populations dans les rues de Ouagadougou.

Le contexte de crise sécuritaire exacerbé avec les attaques récurrentes contre les populations civiles et contre l’armée, facteur aggravant la crise humanitaire profonde et les menaces de famine dont Djibo est tragiquement le symbole, doivent amener les militaires burkinabés et les populations civiles à travailler à l’unité de l’armée, à la discipline et au patriotisme pour s’engager efficacement de façon solidaire et coordonnée contre le terrorisme qui menace d’effondrement le Burkina Faso. La division de l’armée et des populations est un facteur d’exacerbation des vulnérabilités et fragilités qui pourraient constituer une menace pour la survie de l’Etat Burkinabé. Cette situation serait du pain béni pour l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), qui rêvent de s’attaquer aux rares sanctuaires sécurisés du pays, dont la capitale Ouagadougou.

AFRIKAJOM CENTER : Condamne les coups d’état militaires et les coups d’état inconstitutionnels avec les troisièmes mandats qui sont les symptômes les plus palpables, les plus visibles et les plus néfastes des dysfonctionnements de la démocratie de l’Etat de droit et de la gouvernance en Afrique de l’ouest ;  Prend acte de la récente Déclaration du Capitaine Ibrahim TRAORE qui entérine les retrouvailles et la fragile unité de l’armée Burkinabé et qui appelle à l’apaisement. L’Armée est le dernier rempart pour l’unité, la sécurité et la stabilité de la nation. Son effondrement serait une grave menace pour la paix et la sécurité de toute la sous-région ouest-africaine ; 

le fondateur de Africa Jom center appelle les forces armées du Burkina Faso à s’unir et à créer dans les meilleurs délais : Les institutions politiques de transition les plus appropriées à la crise multiforme ; Que la direction de ces institutions soit confiée à la société civile, y compris la Présidence du Faso ;  D’organiser des élections transparentes dans les délais fixés par le chronogramme de la CEDEAO ; Salue la médiation salutaire et réussie du MOGHO NABA et des chefs religieux burkinabés. Ce qui traduit encore une fois l’efficacité et la capacité de résilience des mécanismes traditionnels de régulation, de prévention et de résolution des conflits en Afrique ;  Salue également les démarches discrètes et efficaces du Président Macky SALL, Président en exercice de l’Union Africaine qui a contribué de façon décisive à calmer le jeu et éviter le pire ; Invite la CEDEAO à éviter toutes sanctions contre le Burkina Faso dans ce contexte de crise qui pourraient aggraver la situation sécuritaire, politique, économique, sociale et compromettre dangereusement la lutte contre le terrorisme ; Invite aussi, l’Union Africaine et la CEDEAO à soutenir tous les efforts d’une transition civile sous la direction de bonnes volontés de la société civile et un dialogue national sincère et inclusif allant dans le sens du renforcement de l’unité nationale ;  Invite la communauté internationale à soutenir fortement les efforts de l’Etat burkinabé dans la lutte contre le terrorisme et éviter toute manœuvre visant à affaiblir les efforts de réconciliation au sein de l’armée et de la société.