Bassirou Diomaye FAYE ET Cie tire un bilan négatif du régime de Macky Sall

Bassirou Diomaye Faye

 

"Le Pastef demande la suppression des institutions et organes comme le HCCT, le CESE, certaines agences et autres office, pour réaffecter le budget à des fonds de soutien au pouvoir d’achat

Chers Compatriotes, le Sénégal vit des moments difficiles. En effet tous les secteurs de la vie publique sont en alerte orange voire rouge créant une situation de tensions sociales permanentes. Une économie mondiale bouleversée par la crise en Ukraine, une sous-région qui bascule dans une crise sécuritaire formant un cercle de feu autour de notre pays, un climat politique délétère marqué par un exécutif autoritaire refusant toute forme de dialogue, la flambée des prix de produits de première nécessité du fait des chocs exogènes, à cela s’ajoute la paupérisation des sénégalais qui subissent de plein la réduction drastique de leur pouvoir d’achat, un cadre de vie qui en forte dégradation du fait des inondations répétitives et enfin l’hécatombe du fait des accidents de la route. C’est à se demander s’il y a un Pilote à bord.

Ce Lundi 26 Septembre 2022, le Président de la République, Macky Sall, a présidé une réunion dite de ‘’ lancement des concertations sur la lutte contre la vie chère ‘’ à laquelle ont pris part une partie du gouvernement, notamment les ministères et directions concernés par le sujet, des associations de consommateurs, des opérateurs économiques entre autres. Cette rencontre a été l’occasion pour le gouvernement de rappeler les ‘’ mesures déjà mises en œuvre ‘’ d’une part et d’autre d’édicter des pistes de solutions pour réduire le coût de la vie. La question de l’inflation, qui était devenue un sujet d’importance secondaire depuis la crise financière et économique de 2008 malgré des politiques monétaire et budgétaire généreuses de plusieurs états du monde, est revenue au centre du débat économique mondial depuis quelques mois sur fond de crise pandémique mais aussi de tensions entre la Russie et l’Ukraine.

Le Sénégal n’étant pas en reste sur cette question d’importance capitale pour ses populations, il est apparu nécessaire, pour le Mouvement National des Cadres Patriotes (MONCAP) de s’adresser à la communauté nationale pour livrer sa lecture de la situation en rapport aux points suivants : les Causes de l’inflation, son impact sur les ménages sénégalais, les limites des actions du gouvernement, d’une part, les solutions durables pour un niveau de vie tenable pour tous, d’autre part. Concernant la sécurité routière, une analyse de cette sinistralité illustre deux choses en vérité : L’inaptitude des politiques de transport du régime de Macky SALL. Le choix des hommes qui doivent mener ladite politique qui est basé exclusivement sur du népotisme et de l’entre soi La recrudescence des accidents de la route surtout en cette semaine qui marque la formation d’un nouveau gouvernement et l’incroyable semblant de discours de Macky SALL après les législatives, montre à suffisance la crise politique, sociale, économique, éthique sans précédent dans laquelle Macky SALL a plongé le Sénégal. Il a lamentablement échoué dans tous les secteurs, mieux il est à court d’idées et de solutions.

Partie 1 : Situation économique et sociale des ménages au Sénégal. Une économie extravertie

Malgré un potentiel économique porté par une position géostratégique enviée, une façade maritime large et féconde, des découvertes en ressources naturelles croissantes, le Sénégal 170ème sur 191 pays dans le classement IDH 2022, s'enfonce dans la zone à faible Développement humain. En effet, la dépendance économique du Sénégal aux fluctuations internationales, s'est empirée depuis 2014 avec la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, caractérisé par une croissance extravertie, un déplafonnement du niveau de la dette, une détérioration du déficit budgétaire.

¨Pour finir la COVID-19 et la guerre entre la Russie et l'Ukraine sont venues rappeler à tout ce monde à quel point notre économie est assujettie aux chocs exogènes et à la volatilité des prix des matières premières. Cette dépendance a eu pour conséquences, la détérioration continue du solde de commerce extérieur, une prédominance du secteur tertiaire au détriment des secteurs primaire et secondaire ne favorisant pas le développement d'une économie créatrice de richesse intérieure et une compétitivité en berne tant sur le plan du prix que de la qualité du fait des coûts de production élevés. En guise d’exemple, selon la note sur le commerce extérieur publiée par l’ANSD, la Russie et l’Ukraine ont compté pour plus de 380 milliards de CFA des importations du Sénégal. Le blé, nécessaire pour la production du pain qui est un produit de première nécessité dans la consommation des ménages du pays, nous provient de la Russie et de l’Ukraine à hauteur de 56%. Le manque d’anticipation et l’inefficacité des politiques sociales du gouvernement font que l’inflation porte toujours des coups sévères sur le pouvoir d’achat des ménages, et entrainant ainsi une situation d’extrême pauvreté au niveau des couches les plus vulnérables. Echec patent du Plan de Résilience de l’Economie durant la COVID-19 et du Plan de Relance Nationale.

La COVID-19 est apparue en décembre 2019 en Chine a connu une propagation rapide mettant à nue les défaillances des différentes économiques occidentales. Le Sénégal malgré son faible niveau d’exposition à la COVID-19 par rapport aux autres pays semble subir de plein fouet les impacts de cette pandémie du fait de son incapacité à disposer d’une stratégie relance basée sur une inversion des priorités en termes d’investissement, une préférence nationale pour relancer la production nationale, une lutte acharnée contre la corruption et la déperdition des ressources pour ne citer que celles-ci. Impact sur le niveau de vie. Aujourd’hui le Sénégal bascule de plus en plus dans l’extrême pauvreté et la vulnérabilité. La cherté de la vie a érodé le pouvoir d’achat des ménages et plus difficilement ceux à revenus faibles et moyens posant un sérieux risque d’insécurité alimentaire, de pauvreté et de vulnérabilité. L’inflation a fini par créer un sentiment d’incertitude et d’anxiété au niveau des ménages qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts ni à planifier pour le futur ni à épargner. L’incertitude dans l’économie et le niveau élevé des facteurs de production ont réduit conséquemment les niveaux d’investissement des entreprises dans plusieurs secteurs de l’économie générant ainsi des pertes d’emploi et une augmentation du taux de chômage. La baisse de compétitivité de nos prix à l’export trop élevés a aussi réduit les profits des entreprises exportatrices se traduisant par des pertes d’emploi dans plusieurs secteurs.

Depuis 2012, le Sénégal importe en moyenne près de 970 milles tonnes de riz, par an. Le riz étant la base du plat national sénégalais, ce chiffre révèle le manque de patriotisme économique du pouvoir politique actuel. Par rapport au blé, le Sénégal importe en moyenne près de 594 milles tonnes par an, principalement de l’Ukraine et de la Russie. Une forte hausse du prix du poisson frais en juillet 2022 de près de 36%, en comparaison au prix en juillet 2021. Les céréales non transformées et la viande de bœuf augmentent aussi de manière significative. La hausse du prix du poisson frais s’explique en partie par une surexploitation du poisson des eaux sénégalaises et une préférence pour les exportations en détriment du marché intérieur. La hausse des prix concerne également les produits locaux. C’est le cas du prix du kg de maïs qui passe de 275,8 FCFA à fin décembre 2021 à près de 370 FCFA à fin juin 2022 ; soit +34%. De même, le Sorgho est passé de 293 FCFA à 407 FCFA sur la même période ; soit une hausse de +40%. Le prix du riz est aussi en hausse : le prix du kg du riz local est passé en moyenne de 351,7 FCFA fin décembre 2021 à près de 374,3 FCFA à fin juin 2022 ; soit +6,4%. Une croissance économique non profitable aux Sénégalais. La croissance économique du pays dont se glorifient MACKY SALL et son gouvernement ne profite point aux populations pauvres. La dernière publication de la banque mondiale sur le « Ratio de la population pauvre en fonction du seuil de pauvreté national » classe le Sénégal à la 21è place des pays les plus pauvres.

Au plan du développement humain, le Sénégal est un pays à développement humain faible avec un Indice de développement humain (IDH) qui le classe à la 170 ème place sur 191 pays ; c’est à dire parmi les 22 pays les plus pauvres. Il faut noter que notre pays a perdu 3 places entre 2018 et 2022 en termes de classement des pays selon leur niveau de développement. Le Sénégal a quitté la classe des 25 pays les plus pauvres au monde pour se retrouver dans la classe des 22 pays les plus pauvres. Analyse des mesures de l’Etat.

Dans son discours à la nation du 16 septembre passé, le Président Macky Sall affirmait que « l’Etat a déjà pris des mesures sans précédent de protection sociale et de soutien aux ménages, pour plus de 620 milliards de francs CFA ». Il les détaillera : « 300 milliards de subventions au carburant, à l’électricité et au gaz au 30 septembre 2022; 157 milliards de renonciation aux recettes fiscales pour éviter le renchérissement des prix du riz, du blé, du maïs, du sucre et de l’huile ; 120 milliards pour la revalorisation des salaires des agents publics ; plus de 43 milliards de transfert d’argent en soutien à 543 000 familles vulnérables ». A la réunion, presque publique, du 26 septembre sur le même objet, il rajoutera comme mesure à prendre : le rappel de l’homologation des prix des produits à consommation courante et le recrutement de 1000 jeunes pour une surveillance renforcée sur le terrain ; il est allé jusqu’à instruire de discuter avec des pays tiers fournisseurs pour nous assurer une sécurité dans notre approvisionnement.

Les limites des mesures annoncées

Ces mesures conjoncturelles, mises en œuvre pour la plupart depuis des mois déjà, n’ont pas réussi à stabiliser la tension inflationniste exceptionnelle, en dehors des produits énergétiques. En effet, les prix du riz, de l’huile, du lait, de la farine, de la viande, des matériaux de construction (ciment, fer…), des produits manufacturés …sont à des niveaux jamais égalés. S’il faut saluer la stabilité des prix à la pompe du carburant, malgré l’envolée des cours mondiaux, il faut préciser que ceux-là, alors que les cours étaient au plus bas pendant des années faisaient l’objet d’une taxation excessive au dépens des consommateurs. Cette subvention dont parle le Président peut donc être assimilée à une simple opération de péréquation dans le temps. Les mesures annoncées, consistant à agir sur le revenu des ménages, présentent des limites. Si le ciblage est correctement fait, un transfert monétaire direct aux populations les plus vulnérables permet certes d’agir sur la pauvreté. Mais, le contexte préélectoral des différents recensements des bénéficiaires et la culture ancrée de détournement d’objectifs des autorités politiques actuelles font douter du caractère fiable du fichier des bénéficiaires.

En outre, quatre mois après le lancement de l’opération « cash transfert », plus de 48% de la cible n’a pas perçu, faute de disponibilité de trésorerie suffisante, selon la Banque Mondiale. Les mesures interventionnistes sur le marché aussi n’ont pas beaucoup permis de contenir le niveau d’inflation. Les actions d’ordre fiscal ont permis de stabiliser les prix du gaz et de l’électricité, mais n’ont pas suffi pour ceux des denrées alimentaires et matériaux importés. L’incidence importante de ce levier sur la collecte des recettes publiques freine son usage abusif. Malgré le montant (120 milliards) annoncé de renoncement fiscal pour soutenir les produits de grande consommation, leurs prix observés demeurent élevés et pas à la portée de nombreux concitoyens. Le montant semble insuffisant, mais avec la situation économique actuelle et le niveau excessif d’endettement public, le levier de fiscalité est très délicat. En sus, le régime actuel a eu plus de dix ans pour élaborer, mettre en œuvre des politiques agricoles et industrielles à même de nous assurer une couverture contre des chocs exogènes au moins sur les denrées de première nécessité. Alors que toutes conditions sont réunies pour la réussite d’une telle entreprise. Quel gâchis !

La régulation brandie, par une homologation des prix des produits de grande consommation et un contrôle sur le marché, n’a pas aussi produit les résultats escomptés. Cela est dû à la non prise en compte correcte des exigences minimale de marge de tous les acteurs dans les chaines de distribution. Les prix fixés officiellement sont parfois totalement en déphasage avec les réalités du marché. Dans le cas échéant, toute répression entraine simplement une pénurie.

Ainsi, les prix fixés du riz brisés, du sucre, de l’huile, du ciment, du loyer… ne sont pas en réalité respectés. Solutions conjoncturelles (à court et moyen terme) : Réduire les dépenses superflues budgétisées sans aucun impact sur la vie des sénégalais pour les réorienter sur des subventions ciblées. Ainsi, les institutions et organes comme le HCCT, le CESE, certaines agences et autres office, organes doivent être supprimés et le budget réaffecté à des fonds de soutien au pouvoir d’achat. Utiliser l’économie réalisée par la suppression des institutions budgétivores pour subventionner davantage les produits de première nécessité. Mettre en place un fond de financement des Petites et Moyennes Industries avec le concours des importateurs pour booster la production locale Investir sur la chaine de valeur de nos produits locaux pour améliorer leur transformation, leur conservation, et leur distribution. Doter d’assez de moyens humains, logistiques et financiers les services en charge du commerce intérieur pour une définition pertinente des prix adéquat et pour leur contrôle. Sanctionner pénalement toute forme d’escroquerie sur les prix arrêtés d’un commun accord avec les acteurs Solutions structurelles (à long terme) : Elever au rang de priorité, l’élaboration de politiques publiques à même d’assurer au pays une sécurité alimentaire à travers une agriculture et une industrie de transformation performantes ; Inverser la trajectoire de développement : développer davantage le secteur primaire et celui secondaire ; Réinvestir une partie importante du profit tiré du secteur tertiaire dans le secteur secondaire ; Renforcer la capacité productive et la productivité dans le secteur primaire ; Développer une agriculture diversifiée et durable ; Favoriser l’industrialisation dans le milieu urbain et dans le milieu rural.

PARTIE 2 : SUR LA SECURITE ROUTERE ET LE DRAME PERPETUEL DES ACCIDENTS

Diagnostic

Aujourd’hui le constat est amer et effroyable. Notre pays enregistre, selon les statistiques officielles, plus de 4000 accidents de la route par an avec un nombre de décès qui s’établit à 745 soit en moyenne 2 décès égaux par jour. Ces accidents engendrent une perte de 160 milliards pour l’économie représentant 2% du PIB. Il y a également lieu de souligner que les victimes sont constituées de jeunes (de 15 à 35ans) c’est-à-dire la population active. Une analyse de cette sinistralité illustre deux choses en vérité : L’inaptitude des politiques de transport du régime de Macky SALL. Le choix des hommes qui doivent mener ladite politique qui est basé exclusivement sur du népotisme et de l’entre soi. La situation malheureuse dans laquelle nous nous trouvons est due à nos responsables politiques. La recrudescence des accidents de la route surtout en cette semaine qui marque la formation d’un nouveau gouvernement et l’incroyable semblant de discours de Macky SALL après les législatives, montre à suffisance la crise politique, sociale, économique, éthique sans précédent dans laquelle Macky SALL a plongé le Sénégal. Il a lamentablement échoué dans tous les secteurs, mieux il est à court d’idées et de solutions. Le secteur du transport terrestre est aujourd’hui victime du système de consanguinité qui impose à Macky SALL le choix des parents à des postes stratégiques qui requièrent une expertise avérée et une moralité irréprochable. Vous conviendrez, donc, avec moi que la problématique majeure est la gouvernance du secteur des transports terrestres. La Gouvernance de la sécurité routière se présente par une profusion d’acteurs et de structures dont les missions à défaut d’être clairement définies se confondent.

Un ministre éminemment politique dont la fonction est de jouer le rôle de « médecin après la mort », se contente de conduire les délégations et de lire des communiqués de décès et dont l’unique excuse face à une situation de plus en plus exécrable est de se cacher derrière : je cite « le comportement des usagers ». L’ANASER , qui était une exigence de nos bailleurs de fonds internationaux, a complétement dévié de sa vocation initiale. Elle est devenue, aujourd’hui, à cause d’un ministre incompétent, totalement dépassé par la situation dont le seul mérite est d’être le beau-frère de Macky SALL, une agence pour caser les militants de Benno. L’AGEROUTE dont la fonction principale d’entretien routier est oubliée vu le niveau de dégradation de certains ouvrages ainsi qu’une prise en compte très sommaire de la dimension sécuritaire. Le FERA qui est devenu un outil de financement des activités politiques, ne sert plus les raisons pour lesquelles il a été institué.

La société DDD n’a pas réussi à nous fournir un service public de qualité. Je rappelle que les travailleurs de cette société nationale souffrent tout autant que les usagers des errements de leur DG, de ses carences en management et de ses choix stratégiques qui ont fini par plonger DDD dans une situation catastrophique. La gouvernance du secteur du transport est profondément caractérisée par un manque de volonté politique, un tâtonnement, un laxisme, des détournements d’objectifs et une absence de cohérence entre les prévisions et les actions. Solutions à l’insécurité routière.

A cet effet, le Mouvement des Cadres de Pastef préconise les mesures suivantes :

1-Une enquête parlementaire sur la gestion des fonds dédiés au transport terrestre

2-Un audit technique et économique des agences et directions du ministère des transports terrestres

3-Une reforme approfondie des écoles de conduites et du code de la sécurité routière avec la mise en place progressive du permis à point dans les meilleurs délais ;

4-Passer d’un système de contrôle technique à un système de vérifications mécaniques qui permettrait de certifier avec plus de rigueur l’aptitude technique des véhicules

Conclusion

La résurgence du sujet de l’inflation au plan mondial remet au centre du débat la sempiternelle question du modèle économique de notre pays. S’il est établi que les perturbations sanitaire et géopolitique mondiale ont bouleversé la marche du monde, les pays les plus résilients sont ceux ayant développé des souverainetés partout où cela a été possible, construit des dynamiques endogènes portées par la mobilisation des ressources locales d’ordre humain, financier et technique. Le projet économique du PASTEF s’inscrit résolument dans ce sillage avec une valorisation du tissu économique local autour des Petites et Moyennes Entreprises et Petites et Moyennes Industries (PME/PMI) dans une approche territoriale intégrée et diversifiée. La crise inflationniste nous interpelle ainsi quant aux choix d’avenir à adopter et au modèle pour un développement harmonieux et maitrisé, loin des slogans creux et incantations du gouvernement en place depuis 2012 qui ont fini de montrer leurs limites face au réel.