Le premier ministre malien se défoule sur les autorités africaines et internationales

Ismaela Maïga


La France « soutient et arme les terroristes »

Le discours du premier ministre malien, a fait le tour du monde lors de la 77e Assemblée générale des Nations unies. Abdoulaye Maïga s’est montré plus que offensif, il a multiplié les critiques virulentes, notamment à l'égard de la Côte d'Ivoire et de la France.

Il n’a épargné personne sur son chemin, ni, le secrétaire général des Nations unies, à qui il a aimablement rappelé qu’il n’était pas un « chef d’État ». Encore moins, le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, qui préside la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Et le président nigérien, Mohamed Bazoum, qualifié « d’étranger qui se réclame du Niger ».

Mais, c’est la France qui en a pris les coups les plus dures. « Les autorités françaises, profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles, ont trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des Lumières et se sont transformées en une junte au service de l'obscurantisme. », a-t-il déclaré sous les applaudissements du public.

La France « soutient et arme les terroristes », a-t-il clamé, disant disposer de preuves pour le Conseil de sécurité. Une « junte française » qui « instrumentalise » des droits de l’Homme pourtant « respectés » au Mali.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a aussi bien été servi. Sur l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali, rien de nouveau. Les autorités de Bamako « ne s’ingèrent pas dans les affaires judiciaires », a juré Abdoulaye Maïga : « Les récentes synchronisations des actions et l'organisation des éléments de langage, consistant à faire passer le Mali, mon pays, du statut de victime à celui de coupable dans cette affaire des mercenaires, sont évidemment sans effet. »

Un engagement a été pris toutefois : des élections libres en 2024, pour un Mali « libéré des forces obscurantistes et destructrices du monde ».