Les précisons de l’ASER sur la perte d’un financement de plus de 4 milliards FCFA de la Banque Mondiale

Baba Diallo

 

"ASER A RÉUNI 95 % DES CONDITIONS LIÉES À LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET CARBONE

Actu221.net révélait le 21 mars 2022 la perte d’un financement faramineux de la Banque mondiale, estimé à 4 milliards 200 millions de FCFA destiné à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER). Ce, pour permettre le raccordement de 200 000 foyers en zone rurale au réseau de la SENELEC. Le directeur général de l’ASER, Baba Diallo a souhaité apporter des clarifications sur les contours de ce projet titanesque. Selon Baba Diallo, Dg de ASER, la banque mondiale a fait une appel à proposition et sa direction a été sélectionnée après avoir rempli toutes les conditions et critères permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Et l’ASER a signé un engagement avec la banque mondiale pour l’achat de la réduction des émissions pour 6000 tonnes environ qui devait valoir environ 8 millions de dollars à travers l'initiative Carbonique pour le développement. Après plusieurs péripéties, la phase pilote s’est terminée en 2018. Elle a été effectuée avec le coupon « diappalé » d’une valeur de 12.500 à 35.000 FCFA qui pouvaient permettre aux clients de développer l’accès à l’électricité, de réduire leurs dépenses en installation intérieur ou bien pour ceux qui ont déjà procédé à leur installation intérieur d'avoir de l’argent leur permettant d’avoir la première recharge énergétique.

En ce qui concerne le retrait de la banque mondiale dans ce projet, le directeur de l’Aser estime que sa direction a pu réunir 95 % des conditions du cahier de charges du projet carbone. Par exemple, le plan gestion environnementale, des comptes bancaires, la signature du sous contrat avec les différents opérateurs (la SENELEC, Era, etc.). Mais l’Aser n’a pas pu remplir les conditionnalités de la collecte exhaustive des données qui permettraient de quantifier la réduction des émissions. Et enfin d’arriver à démontrer qu’à la fin de l’année 2020, elle devait arriver à 30% du volume de réduction des effets. Toutefois, il précise que cette conditionnalité principale qui a occasionné la résiliation du contrat est indépendante de la volonté de sa direction et des autres parties.

"La Banque mondiale a procédé à la résiliation du contrat au moment où on était dans la dernière ligne droite

« Il s’agissait de prendre au niveau rurale l’ensemble des clients et de ressortir leurs consommations d’énergie annuelle. Donc les systèmes d’information au niveau des opérateurs ne nous ont pas permis d’avoir un état désagrégé permettant de satisfaire cette condition. On continue à discuter avec la banque nationale et avec les différents opérateurs jusqu’en novembre. Malheureusement, la Banque mondiale a procédé à la résiliation du contrat au moment où on était dans la dernière ligne droite où il fallait juste patienter jusqu’en novembre pour que les opérateurs arrivent à désagréger leurs données et à pouvoir donner des fichiers permettant d’avoir de façon exhaustive les consommations énergétiques des différents ménages permettant de quantifier les différentes émissions de carbone », a-t-il expliqué.

Néanmoins, Baba Diallo estime que l’ASER n’a pas perdu cette vente estimée à plus de 4 milliards de FCFA de la part de la banque mondiale. Car il s’agissait d’une promesse de vente et que la marchandise est là, elle n’est pas périmée ; ni pourrie. Donc l'Aser a toujours la possibilité et l’opportunité de la vendre à d’autres acheteurs qui se bousculent sur le marché international avec des prix plus intéressants que ceux offerts par la banque mondiale.

"On ne peut pas parler d’incompétence puisque les facteurs bloquant sont indépendants de notre équipe dans cette affaire

Cependant, le DG de l'Aser précise dans la foulée que sa direction n’a plus la possibilité de revenir en arrière avec la Banque mondiale qui a pris la décision sur elle de résilier le contrat. Il rappelle que ce projet lui a ouvert d’autres possibilités : Comme le financement allemand qui permet, aujourd’hui, d’électrifier des villages avec des mini centrales solaires sans oublier celui de l’initiative PUDC et d’autres programmes.

In fine, Baba Diallo ajoute que son agence est la seule structure sénégalaise voire des agences ou sociétés africaines qui ont pu répondre aux critères répondant à la demande de la banque dans le projet initiative Carbonne. C’est pourquoi, il estime qu’on ne peut pas parler d’incompétence à leur niveau puisque les facteurs bloquant sont indépendants de son équipe dans cette affaire.

Djiby Mbaye & Mislethe Ibouanga (Stagiaire)