L'intégralité du discours du président Macky Sall

Macky Sall ONU

 

"Il est temps d’instaurer une gouvernance mondiale plus juste

Le monde est devenu plus dangereux et plus incertain sous l’emprise combiné du réchauffement climatique, des périls sécuritaires et sanitaires ainsi que de la guerre en Ukraine. Thème de cette 77eme session montre à quel point il urge agir ensemble pour apaiser les tensions, soigné notre planète réduire les inégalités persistantes nord sud et redonner sens au multilatéralisme. Le conseil de sécurité est interpellé, au premier chef afin qu’il traite de la même manière toute les menaces à la paix, à la sécurité internationale y compris en Afrique. Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas une affaire africaine. C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du conseil garent du mécanisme de sécurité collective en vertu de la charte de l’organisation.

Ainsi, invitons-nous le conseil à mieux s’engager avec nous dans la lutte contre le terrorisme en Afrique avec des mandats plus adaptés et les moyens plus conséquents. En outre l’Union africaine appelle une fois de plus à la levée des sanctions étrangères contre le Zimbabwe. Ces mesures sévères continuent de nourrir un sentiment d’injustice conte tout un peuple et d’aggraver ses souffrances en ces temps de crises profondes. Nous appelons à la désescalade et à la cessation des hostilités en Ukraine pour une solution négocier. Afin d’éviter le risque catastrophique d’un conflit potentiellement mondial. La négociation et la discussion sont les meilleures armes dont nous disposons pour promouvoir la paix. Je lance un appel pour la mise en place d’une mission de médiation de haut niveau à laquelle l’Union africaine est prête à apporter sa contribution.

Prêt de 80 ans après, la naissance du système des Nations-Unies et les institutions de bretonne Wood, il est temps d’instaurer une gouvernance mondiale plus juste, pus inclusive et plus adapté aux réalités de notre temps. Il est temps de vaincre les réticences et déconstruire les narratifs qui persistes à confiner l’Afrique à la marge des cercles décisionnels. Il est temps de faire droit à la justice et légitime revendication africaine sur la réforme du conseil de sécurité tel que reflété dans le consensus d'Ezulwini. Dans le même esprit, je rappelle notre demande d’octroie un siège à l’Union africain au sein du G20 pour que l’Afrique puisse enfin, se faire représenter là où se prennent les décisions qui engagent un milliard quatre cents millions d’africains.

Au titre de la gouvernance économique et financière, il attire l’attention de l’Assemblée générale sur le Rapport 2022 sur le financement du développement durable, réalisé par une soixantaine d’institutions multilatérales, dont le FMI, la Banque mondiale, le Comité de Bâle sur la supervision bancaire, l’Association internationale des régulateurs de l’assurance et le Conseil de stabilité financière. Ce rapport, selon lui, relève les insuffisances dans les procédés d’évaluation des Agences de notation, et souligne l’importance d’appliquer des « méthodologies transparentes afin de ne pas miner la confiance dans les notations ». « Nous sommes préoccupés par le fait que la perception du risque en Afrique continue d’être plus élevée que le risque réel ; ce qui renchérit les primes d’assurance et pénalise la compétitivité de nos économies. C’est pourquoi l’Afrique renouvelle sa proposition au Groupe de Réponse à la crise mondiale sur l’alimentation, l’énergie et les finances, afin qu’il engage, en rapport avec le G20, le FMI et la Banque Mondiale, un dialogue constructif avec les agences de notation sur l’amélioration de leurs méthodes de travail et d’évaluation.

Dans le même esprit, face à l’ampleur inédite de la crise économique mondiale, l’Union Africaine réitère son appel pour la réallocation partielle des Droits de Tirages spéciaux et la mise en œuvre de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette. Ce choc sans précédent fragilise davantage les économies les plus faibles, et rend encore plus pressants leurs besoins en liquidités, pour atténuer les effets de l’inflation généralisée et soutenir les ménages et les couches sociales les plus vulnérables, notamment les jeunes et les femmes », a-t-il ajouté. S’y ajoute la prise en charge des urgences sanitaires nouvelles ou anciennes, dont le cancer, un tueur silencieux qui continue de faire des millions de victimes à travers le monde. « J’appelle à la mobilisation en faveur de la campagne Rays of hope, de l’AIEA, pour le renforcement des capacités des pays membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, grâce aux technologies nucléaires telles que l’imagerie médicale, la médecine nucléaire et la radiothérapie », indique le président Macky Sall.

A quelques semaines de la COP-27 de Sharm El Sheikh, Macky Sall, soutient que l’Afrique renouvelle son attachement à l’Accord de Paris sur le climat. « En même temps, nous souhaitons parvenir à un consensus pour une transition énergétique juste et équitable, comme ce fut le cas au Sommet Afrique-Europe de février dernier, à la session élargie du Sommet du G7 en juin, et récemment au Forum de Rotterdam sur le financement de l’adaptation en Afrique. Il est légitime, juste et équitable que l’Afrique, continent le moins pollueur, et le plus en retard sur le processus d’industrialisation, exploite ses ressources disponibles pour disposer d’une énergie de base, améliorer la compétitivité de son économie et réaliser l’accès universel à l’électricité », a déclaré Macky Sall. Il a rappelé par la même occasion qu’à ce jour plus de 600 millions d’africains vivent encore sans électricité.

« Travaillons également à la réalisation de l’objectif de 100 milliards de dollars par an, en appui aux efforts d’adaptation des pays en développement, et au financement du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, sous l’égide de la BAD et du Centre mondial pour l’adaptation. Au demeurant, nous considérons le financement de l’adaptation non comme de l’aide, mais comme une contribution des pays industrialisés à un partenariat mondial solidaire, en contrepartie des efforts que fournissent les pays en développement pour éviter les schémas pollueurs qui ont plongé la planète dans l’état d’urgence climatique actuel (…).